par BRIAND » 13 Fév 2017, 20:58
Ces retraités racontent leurs techniques de drague
La Saint-Valentin dans les années d’après-guerre ? Inconnue au bataillon ! Il n’empêche, le temps ne fait rien à l’affaire : on savait déjà conter fleurette. Ceux qui ont vécu cette époque racontent.
Fêter la Saint-Valentin dans les années 1940 ? Quelle drôle d’idée. « À ce que je sache, mon mari ne s’appelait pas Valentin », décoche Marie Jolly, du haut de ses 88 ans. La messe est dite… En arrière-plan, une autre époque. Une autre manière de flirter, de se glisser des mots doux. Vraiment ?
Pour Jean Foucher, 86 ans, le jeunot de la bande croisée au sein de la maison de retraite Moulin Rouge de La Roche sur Yon (Vendée), tout a commencé à 14 ans : « J’ai connu ma voisine. Je suis pas allé bien loin. Elle s’appelait Monique », glisse-t-il en guise de préambule. Puis continue : « On jouait aux petits chevaux, mon pied s’est déporté vers le sien. Le sien aussi. Après quoi elle m’a dit : viens on va jouer à un autre jeu. Bon sang, que c’était bon ! » La conclusion : « J’étais heureux comme une poule qui a trouvé un couteau ! »
« Elle me nourrissait »
Plus poétique, quoi que, Michel Le Devehat, 89 ans, explique qu’avant tout « il fallait mettre un peu de moutarde ». C’est-à-dire ? « Caresser la jeune fille, l’embrasser. » Et le coup des fleurs, ça marchait ? « J’étais pas un gars comme ça. J’en n’offrais pas ! » Et les mots doux ? « À l’époque, nous avions un répertoire réduit… » Finalement, il finira avec la laitière. En guise d’explication : « C’est elle qui me donnait du lait. Elle me nourrissait ! »
Du côté de la gent féminine, Marie raconte qu’avant le mariage, « elle n’a jamais essayé ». Quant à Madeleine Clautour, 88 ans, des hommes dans sa vie, il n’y en a eu qu’un seul. « Je l’ai rencontré à un mariage. Et on a dansé ensemble presque jusqu’au bout de la nuit. On faisait des rondes et il venait m’embrasser. » Que se dit-elle alors ? « Pourquoi il vient m’embêter comme ça, celui-là ! » Trois ans plus tard, les voilà mariés. Le pire, c’est que ça a été pour le meilleur.
« C’est qu’elle me plaît cette fille »
De son côté, Jean, sa femme, il l’a rencontrée au bal. Au départ, une première réflexion : « Bon sang de merde, c’est qu’elle me plaît cette fille. » Alors il va la voir, bille en tête. « Elle m’a prêté cinq francs pour que je puisse entrer. Je les lui dois encore… » Il ne le cache pas pour autant, il a connu d’autres filles. Des refus ? « Jamais ! » Sa stratégie ? « Il fallait de la goule, savoir raconter les histoires. » Et parfois, rien n’y fait, on craque. C’est tout. Finies les combines. « Quand vous voyez une fille se baigner, ça brosse le cerveau. » « Oh, ça brossait tous les engins », complète Michel.
Outre le bal et l’éternel cinéma, il y avait aussi le pré comme lieu de rencontres. « Qu’est ce qu’on y faisait ? On jouait aux billes ! », envoie Marie qui n’a pas sa langue dans la poche. Il n’empêche, dès qu’il s’agit de l’époux ou de l’épouse, les mots se font plus discrets. Ils se sont aimés. Malgré les pépins. « Il y a eu des tentations. Dès que je suis monté en grade, j’ai été emmerdé par les femmes, acquiesce Michel. Mais je suis resté fidèle. » « Moi, pour faire plaisir à mon mari, raconte Madeleine, je lui préparais un bon potage pour lorsqu’il rentrait du travail. »
Information '' OUEST-FRANCE '' de ce soir lundi pour la St-valentin